Le 16 décembre 2021, l’AFRIA tenait la 2ème édition du Forum Francophone sur l’Intelligence Artificielle (FFIA), en partenariat avec la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin (CCIB).
L’événement se déroulait en simultané sur internet et depuis les locaux de la CCIB à Cotonou.
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Contexte
Aujourd’hui déjà, 100 villes du continent africain dépassent le million d’habitants ; 10 atteignent les cinq millions ; au Nigeria, Lagos est le plus grand espace urbain africain, avec 23 millions d’habitants…
À l’horizon 2050, plus de la moitié de la population Africaine aura moins de 25 ans. La population urbaine du continent devrait doubler pour atteindre près de 2,4 milliards d’habitants. Dans les 30 prochaines années, les villes africaines accueilleront 950 millions de nouveaux urbains. Mais, à l’heure actuelle, la moitié des aires urbaines d’Afrique de 2030 ne sont pas encore construites.
L’action à échelle territoriale, et particulièrement dans les agglomérations urbaines, est un levier majeur de développement pour faire face aux défis locaux et globaux auxquels sont confrontés les pays d’Afrique et la France.
Les politiques et initiatives de développement urbain durable à venir peuvent désormais utiliser les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC), notamment les mégadonnées et l’intelligence artificielle (IA) pour en renforcer l’impact.
L’intégration de l’IA dans les villes de demain en Afrique doit permettre d’en augmenter les attributs en termes d’inclusivité et de diversité, de création d’emploi et de productivité économique, de résilience et de frugalité sur le plan de l’environnement, etc.
Au service du développement durable, l’IA doit participer d’approches collaboratives multisectorielles (économie, industrie, finance, culture et loisir, éducation, santé, sécurité́, mobilité́, urbanisme, etc.) et dans un esprit de co-construction avec toutes les parties prenantes du secteur public, privé et de la société civile.
Programme du 2ème FFIA
9h (GMT+1) – Accueil des participants et allocutions
- Raymond ADJAKPA ABILE, Secrétaire Général de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin
- Dr. Eric ADJA, Président de l’Agence Francophone de l’Intelligence Artificielle (AFRIA)
- Sei CABROL, Chief Technology Officier, Prométhée NewSpace
- Adrien HOUNGBEDJI, Ancien Président de l’Assemblée nationale du Bénin, Président de la Fondation Adrien Houngbédji pour le numérique, la jeunesse et l’intelligence artificielle (FAHNJIA)
- SE M. Raphael AKOTEGNON, Ministre de la Décentralisation et de la gouvernance locale de la République du Bénin
- SE Mme Aurèlie Ilimatou ADAM SOULE, Ministre du Numérique et de la Digitalisation de la République du Bénin
10h (GMT+1) – Gouverner avec l’IA : quels défis de transformations pour les collectivités territoriales en Afrique ?
Portés par l’essor démographique et une urbanisation galopante, les villes africaines sont contraintes de repenser leur modèle afin d’offrir aux citoyens des infrastructures et des services publics plus adaptés, stables et respectueux de l’environnement.
La promotion des « villes intelligentes » semble être privilégiée par la plupart des gouvernements pour faire face à ces défis.
Comment proposer des solutions intelligentes, optimales et innovantes à des problématiques réelles qui, aujourd’hui, rendent la vie difficile aux citoyens, que ce soient en termes de mobilité, d’efficacité énergétique, de propreté, de gestion de l’eau, d’alimentation et de sécurité…
L’IA peut-elle être une opportunité pour la réalisation de ces Objectifs du développement durable en Afrique, susceptible de stimuler des démarches innovantes afin de penser et construire des villes intelligentes, connectées, efficaces et inclusives, améliorant ainsi la qualité de vie des citoyens.
En cette ère de révolution numérique que connaît l’Afrique, est-ce que l’Intelligence artificielle (IA) peut contribuer à améliorer la gouvernance et constituer un levier stratégique de transformation de la société et de l’action publique à travers notamment le développement des services numériques en faveur des citoyens ?
La question est importante car la Smart City a besoin d’une gouvernance publique, qui va impliquer et rassurer la population, or la Smart City utilise des masses de données de manière multidirectionnelle entre des objets interconnectés.
Comment protéger la vie privée ? Que fait-on des informations collectées dans la ville concernant les activités et les mouvements de la population ? Comment gérer ces renseignements dans l’intérêt général ?
De même quelles opportunités le numérique apportent contre la corruption, la régulation, l’amélioration des services administratifs ? Favorise-t-il l’action publique et une participation citoyenne plus efficace, car la confiance est un des fondements de la Smart City, comment sécuriser les informations, les données face à la cybercriminalité ?
Echanges avec les panélistes :
- Mouhamed Moustapha DIOUF, Docteur en informatique de la faculté des sciences de l’université de Bordeaux 1, Directeur associé chez Baamtu, membre de l’Organisation des Professionnels des Technologies de Information et de la Communication (OPTIC)
- Thierry BARBAUT, Facilitateur de l’écosystème numérique chez Tactis, Spécialiste en entrepreneuriat et plateformes numériques 3.0
- Charlie Martial NGOUNOU, Président exécutif de AfroLeadership, CEO de XUXXEX Groupe, partenaire technique de l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF), membre du directoire de MyData Global
- Laure BEYALA, CEO de la plateforme E-santé Expertise, Young Leader 2021 French African Foundation (nommée par la French African Foundation sous le haut patronage du PR Emmanuel Macron), Auteure de l’ouvrage « Les objets connectés en santé, risques, usages et perspectives«
- Arnaud TESSALONIKOS, Avocat, Directeur associé au sein de FIDAL Paris, animateur du Pôle Droit des technologies numériques et Data
Session animée par Mohamed ZOGHLAMI, Spécialiste des industries créatives en Afrique, Co-fondateur d’Afric’Up et d’Africa in Colors, Membre de 3D Net-Info & du DigiArt Living Lab de Tunis
13h (GMT+1) – Des villes africaines plus « intelligentes » ? Enjeux et opportunités en matière de recherche et de formation
Au-delà des stratégies de marketing urbain, les technologies d’Intelligence artificielle sont de plus en plus mobilisées dans les processus de prise de décisions au niveau municipal, en se basant sur des infrastructures de collecte, de stockage et d’analyse de données massives et ouvertes, permettant de mieux planifier et mesurer les objectifs de planification et de gouvernance urbaine.
Plusieurs villes à travers le monde expérimentent présentement des initiatives visant à mettre l’Intelligence artificielle au service de l’optimisation de la mobilité et des transports (systèmes de feux de circulation intelligents, véhicules autonome), de l’efficacité énergétique, de la gestion des déchets, de l’amélioration des systèmes d’alimentation en eau et d’assainissement, ou encore de la mesure de la qualité de l’air.
Bien qu’il n’existe pas encore de villes africaines où tous les systèmes et services urbains soient connectés ou interconnectés, nombre de villes sont déjà sur la bonne voie pour devenir des villes intelligentes et durables. Six villes africaines (Cape Town, Le Caire, Abuja, Lagos et Nairobi) figurent d’ailleurs au palmarès du Smart City Index 2020, qui évalue les perceptions des résidents de 109 villes à travers le monde sur les questions liées aux structures et aux applications technologiques, dont ils disposent dans des domaines clés tels que la santé, la sécurité, la mobilité, ou la gouvernance.
L’aspiration des villes africaines à devenir des « villes intelligentes » ne saurait cependant se produire par des projets clé en main ou « one-size-fits-all » qui ne tiennent pas compte des spécificités locales ou qui n’intègrent pas des visions stratégiques en matière d’éducation et de formation sur le long terme ainsi qu’une démarche prospective de Recherche & Développement à des fins d’anticipation et de résolution de problèmes spécifiques au contexte africain.
Cette session vise ainsi à mieux comprendre les enjeux et apports potentiels de la recherche en matière de production et d’analyse de Big Data, d’élaboration d’indicateurs de mesure ou d’outils de diagnostic et d’intelligence géospatiale, adaptables ou applicables aux divers projets et initiatives de villes intelligentes en cours d’expérimentation sur le continent africain.
La session identifiera également les besoins actuels du marché du travail en matière de formation aux nouveaux métiers et de recrutement de talents africains en Intelligence artificielle et en Big Data, pouvant répondre à des besoins inhérents au processus de numérisation/digitalisation des services municipaux.
Echanges avec les panélistes :
- Jérôme CHENAL, architecte-urbaniste spécialiste des villes africaines, Enseignant-chercheur et Directeur du Programme Excellence in Africa à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, Suisse
- Destiny TCHEHOUALI, Professeur, Département de communication sociale et publique, Université du Québec à Montréal (UQAM) & Cotitulaire de la Chaire Unesco en Communication et technologies pour le développement
- Gaëlle GIBON, Ingénieure, Consultante stratégique au Partenariat mondial de l’intelligence artificielle (PMIA)
- Médard AGBAYAZON, Fondateur de BloLab et de l’École 229, Président du Réseau Francophone des FabLab d’Afrique de l’Ouest / REFFAO
- Parfait AHOYO, Directeur exécutif de la Fondation Adrien Houngbedji pour le numérique et la jeunesse, Directeur du cabinet de conseil et formation en informatique NLC Groupe
- Nicolas POUSSIELGUE, Fondateur et PDG du Dakar Institute of Technology (DIT) et ancien attaché scientifique du ministère des Affaires étrangères de la France
Session animée par Destiny TCHEHOUALI
15h (GMT+1) – Entreprendre et « Vivre Ensemble » l’IA des villes et territoires de demain en Afrique francophone
L’essor des villes intelligentes qui recourent aux nouvelles technologies informatiques et de communication, aux métiers du big data et de l’intelligence artificielle, fait naître de nouvelles opportunités de partenariats public-privé.
Selon une étude de Deloitte, le transfert des coûts initiaux des deniers publics vers l’investissement privé est important, avec seulement 16% des villes capables d’autofinancer les projets d’infrastructure requis.
Les partenariats public-privé pour l’IA territoriale ont le potentiel d’être mutuellement bénéfiques, s’ils créent de l’impact socio-économique par l’activité commerciale des solutions déployées, permettent de faire des économies de coûts aux collectivités locales, et soutiennent le développement de filières de formation aux compétences et à l’expertise spécialisée des métiers de l’IA.
En Afrique, la croissance des villes intelligentes signifie que de plus en plus d’organisations publiques et privées devront trouver des moyens de travailler en partenariat pour que le design, le développement et la mise au marché de solutions basées sur l’IA soient non seulement profitable aux deux, mais qu’elles contribuent effectivement, et de manière acceptable, aux citoyens et à la communauté.
Ainsi, non seulement les projets de ville intelligente et d’IA territoriale doivent prendre en compte les dynamiques spécifiques locales, mais ils nécessitent aussi une approche différente, propre à chaque localité.
Comment aborder la relation public-privé, pour réussir un projet d’IA territorial ? Quels ingrédients essentiels, constitutifs du Vivre Ensemble (droits humains, inclusivité, respect de la diversité et des traditions, responsabilité environnementale), doivent figurer dans la méthodologie de projet de ville ou territoire intelligent ? Quels sont les facteurs-clés de succès de telles actions ?
Echanges avec les panélistes :
- Fatou SENE, Directrice Exécutive de Afric’innov, Directrice associée principale et Directrice financière de Dira Partners, Co-fondatrice et PDG de Tambali
- Leandry JIEUTSA, Urbaniste, Responsable de la gouvernance numérique du Programme des Nations unies pour l’habitat humain (ONU-Habitat), Fondateur de Africa Innovation Network (AIN)
- Michel IDJINOU, Co-organisateur du Africa TechUp Tour, PDG de RINTIO, Consultant Architecte d’Entreprise et Data chez BNP Parisbas Cardif
- Haikel DRINE, Fondateur et CEO de Afrikanda, centre de formation, programme de pré-accélération et fonds d’amorçage pour les startups africaines, Tunis, Tunisie
- Mamba SOUARE, Entrepreneur Social, Cofondateur de makesense Africa, Cofondateur du Consortium Jeunesse Sénégal
Session animée par Bertrand GUILLEMOT, Directeur AFRIA France, Spécialiste en Communication pour le Développement, Expert en Économie sociale et solidaire, Secrétaire général du Réseau Francophone de l’Economie Sociale et Solidaire (REFRESS)
17h – Clôture et annonces pour le prochain FFIA
Discours de clôture par Ramanou KOUFERIDJI, Président de l’AFRIA Bénin
L’AFRIA remercie les partenaires de cette 2ème édition du Forum Francophone sur l’Intelligence Artificielle :
Ministère du Numérique et de la Digitalisation du Bénin, Ministère de la Décentralisation et de la gouvernance locale du Bénin, Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin (CCIB), Prométhée Newspace, Fondation Adrien Houngbédji pour le Numérique et la Jeunesse, TACTIS, AfroLeadership, Association Béninoise pour la Cybersécurité et la Promotion du Numérique, FIDAL, NLC Group, Net-Info, Afric’Up, Africa in Colors
Partenaires média
CIO mag, Imanlè Africa TV (IA TV), Express Matin, Afrique Espoir FM, Elles Média